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3<32 SOUVENIRS LYONNAIS attitré, les conducteurs de l'œuvre sont des artistes de pro- fessions diverses : deux peintres, Nonnotte et Revoil ; un architecte, Cochet; un sculpteur, Chinard. Quant aux inscriptions, odes, cantates, elles sont signées par Justinien Rieussec, Delandine et Servan de Sugny. Tous ces poètes et artistes ont été membres de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon ( i ) . Pendant la seconde moitié du xixe siècle, le goût des théâtres en plein vent s'efface peu à peu ; les déesses ne quittent plus l'Olympe pour y étaler leur beauté. L'œuvre de décoration se simplifie. L'architecte de la Ville, chargé de la direction de la voirie, n'a plus, de nos jours, à faire de grands efforts d'imagination. Tout se résume à aligner le long des rues des mâts tricolores, portant au sommet des oriflammes, et au centre des écussons sur lesquels un lion est peint ; parfois des guirlandes de verdure relient les mâts. L'invention des organisateurs se porte vers le décor intérieur des salles de réception, qu'il faut orner de tapis- series, de draperies d'étoffes, de massifs formés avec les arbustes et les fleurs que fournissent les serres de la ville. Les cortèges, eux aussi, ont bien changé d'aspect.Tout a contribué à ce résultat : les modifications dans notre régime social; dans les idées qui étaient' autrefois acceptées sur la royauté, la noblesse, les hautes dignités judiciaires et administratives; dans les costumes brillant autrefois par le luxe des broderies et des tissus. Antérieurement au xix c siècle, la description du cortège se répète toujours la même dans toutes les entrées solen- nelles (2). Messieurs de la Sénéchaussée et du Présidial (1) Voir Histoire de TAcadémie de Lyon, par Durfias. (?.) Entrées solennelles, passim, voir notamment les années 1548, 1622, 1664, 1701, 1744.