page suivante »
DU XIVe AU XVIe SIÈCLE 279 peints en grisaille sur fond bleu forment comme un chœur céleste et déploient de longues banderoles sur lesquelles sont inscrites des strophes en l'honneur du Saint Sacrement. Un de ces anges tient l'écusson aux armes de Charles de Bourbon, c'est une œuvre élégante de la Renaissance ( i ) ; c'est un petit chef-d'œuvre dans son genre. Mais quelle distance le sépare des fortes et hardies productions du xn e et du xni e siècle ! La chapelle a été fondée par le cardinal par délibé- ration du chapitre du 31 mai i 4 8 6 ; l'archevêque est mort le 13 septembre 1488, et les travaux qui avaient été continués par l'ordre de son frère Pierre, duc de Bourbon et comte de Forez, n'étaient pas achevés en 1503. Les vitraux ont été faits de 1501 à 1503 ; Pierre de Paix était alors le maître verrier. Ces vitraux donnent la preuve du talent de ce maître, et ce talent était reconnu de son temps, car nous savons par les comptes royaux que Pierre de Paix a travaillé pour Charles VIII avec Jean Bourdichon, le peintre du roi. Les peintres faisaient en ce temps-là toutes sortes d'ouvrages. En voici un exemple : Jean Bourdichon, Jean Prévost et Pierre de Paix ont fait, en 1494, « les estandars, banières, banneroles et autres paremens » de la nef que le duc d'Orléans montait lors de l'expédition d'Italie. La plupart des verriers étaient peintres, et on les trouve mentionnés dans les comptes de la ville à raison de leur emploi dans d'autres entreprises, notamment (1) La gravure ci-jointe permettra de juger du charme de ce vitrail ; elle a été faite d'après un dessin de la main de M. Lucien Bégule, et nous la devons à son obligeance.