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               EN ALLEMAGNE      AU   XVIIe SIECLE            241

 en caleçon, le bourreau lui lia les jambes, puis les bras
 derrière le dos ; on lui attacha aux pieds deux quintaux de
 pierres, on le suspendit par les bras, avec un crochet, à une
 corde, et on l'éleva au moyen d'une roue, les pierres tirant
 et disloquant le corps.
    La Commission du Conseil posa au malheureux onze
 questions, à chacune desquelles il fut suspendu une ou plu-
sieurs fois. Il répondit d'abord qu'il ne savait rien. Puis,
vaincu par la douleur, il déclara, contrairement à ses précé-
dentes affirmations, qu'il avait rédigé le mémoire sur la
Silésie à Pilsen, avant la signature du revers du 12 janvier,
sur l'ordre de Wallenstein ; que celui-ci avait voulu, par ses
menaces, obtenir de l'empereur des quartiers pour ses
troupes dans les Etats héréditaires. Il avoua aussi, contrai-
rement à ses précédentes déclarations, qu'il avait négocié
avec Ladislas, roi de Pologne, mais s&ulement pour garantir
la Silésie d'une invasion de cosaques polonais. Interrogé sur
les secrets desseins du généralissime, il répondit qu'il ne
pourrait les indiquer que si on lui donnait la science divine.
L'auditeur Grass lui déclara qu'il se trompait s'il espérait
par son silence se sauver, lui et les siens, car on avait contre
eux non seulement des présomptions, mais des preuves ;
il ajouta qu'ayant été condamné à mort on pouvait se
comporter envers lui comme envers un cadavre. Schaffgotsch
répondit qu'on pouvait le faire mourir, qu'il ne tenait plus
à la vie.
   En somme, on n'avait obtenu de lui rien d'important. Les
officiers firent cesser la torture : elle avait duré trois heures,
de dix du soir à une heure du matin. Le bourreau détacha
les cordes et remit à leur place les membres de la victime.
Le malheureux fut reporté dans sa chambre. En apercevant
son fidèle Wegrer, « regarde, lui dit-il, comment ces cruels