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 l80            UN PROCÈS DE     LESE-MAJESTE

Schaffgotsch, lui lut la lettre de l'empereur et l'adjura de
dire la vérité; il refusa de ne rien ajouter à ses premières
déclarations. Le Conseil fut pour cela d'avis qu'il ne restait
plus qu'un moyen de l'obliger à parler : c'était de le mettre
à la torture,et il en demanda l'autorisation à Vienne.
   Malgré sa condamnation, Jean Ulrich conservait beau-
coup d'espoir. Il écrivait, le 14 avril, qu'il avait prouvé
son innocence et sa fidélité à l'empereur. Presque en même
temps il adressa à Ferdinand II un recours en giâce. 11
affirmait son innocence; il soutenait qu'il avait été obligé
par un ordre impérial d'obéir au duc de Friedland; que,
n'ayant reçu aucun autre ordre contraire, il avait cru que
Wallenstein était resté son véritable chef. Il rappelait, en
outre, les services qu'il avait rendus lui'-même à la maison
d'Autriche; et pour le cas où il aurait offensé l'empereur,
en signant le premier revers de Pilsen, il demandait d'être
compris dans l'amnistie du 24 janvier.
   Peu de jours après la condamnation, l'auditeur général
Sestich, accompagné de deux membres du Conseil de guerre,
porta le jugement à Vienne, et l'empereur le fit exami-
ner par le Conseil aulique de guerre. Le Conseil approuva
la condamnation, mais trouva le jugement si mal rédigé,
que sa publication aurait été une honte pour l'empereur. Et
il convenait d'autant plus d'en améliorer la rédaction, que
les nations étrangères attendaient avec impatience le juge-
ment des complices de Wallenstein.
  Pour la question de la toiture, l'empereur la fit examiner
par une Commission spéciale qui comptait, parmi ses
membres, Strahlendorf, Prikelmayer et le grand chancelier
Guillaume Slawata. Le membre le plus important de cette
Commission était sans contredit Slawata. Il était l'un des
deux lieutenants de l'empereur qui avaient été jetés, en 1618,