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                EN ALLEMAGNE AU XVIIe SIECLE                      83

 Adolphe était mort pour les libertés religieuses, tandis que
 l'empereur les avait violées. Le Conseil avait même envoyé
 au chancelier de Suède, Oxenstierna, qui se trouvait à
 Francfort-sur-le-Main, un docteur Pein, pour ouvrir avec lui
des négociations. On voulait s'allier avec les Suédois; on
espérait qu'ils conféreraient à Breslau le titre envié de ville
libre impériale. Enfin, malgré l'opposition de Schaffgotsch,
le Conseil procura des vivres et des munitions aux Suédo-
Saxons qui occupaient l'île de la cathédrale ( i ) et, le
 1" février, le Conseil ayant dénoncé le traité du n novem-
bre, les habitants, réunis à la garnison de l'île, attaquèrent
à Zedlitz (2) le régiment impérial d'Hasenbourg et l'anéan-
tirent. Colloredo usa de représailles en gênant le commerce
de la ville ; mais Schaffgotsch, plus favorable à ses coreli-
gionnaires, adoucit ces mesurés en laissant passer des mar-
chandises. Colloredo y vit un indice de trahison et avertit la
Cour de Vienne (3).
    Conformément à l'ordre que lui avait donné Wallenstein,
Schaffgotsch avait concentré ses troupes à Ohlau ; puis,
n'ayant reçu aucun nouvel ordre, il les avait renvoyées
dans leurs quartiers. Cette conduite parut encore suspecte
à Colloredo, à Hatzfeldt et à Gotz, et accrut leurs soupçons.
Soudain arriva de Pilsen la défense faite par le généralis-
sime à tous les officiers, d'obéir à aucun ordre de la Cour
de Vienne. Schaffgotsch ne se doutait encore de rien de
grave, et tel était son aveuglement, qu'il déclara plus tard
et sans doute de bonne foi, qu'il n'avait pas cru que cette


   (1) Le 29 janvier 1634.
   (2) A l'ouest de Steinau.
  (3) Sur l'ordre de Gallas, Schaffgotsch fut obligé de resserrer le
blocus, mais il ne fit rien de plus.