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78                UN PROCÈS DE LÈSE-MAJESTÉ

ne fut pas mieux écouté. Cependant, lorsque Bernard de
Weimar, après avoir pris Ratisbonne ( i ) , se dirigea vers
l'archiduchè d'Autriche, le duc de Friedland, laissant les
troupes de Silésie sous le commandement de Gallas, se mit
en marche pour lui barrer le passage. Mais dès qu'il eut
appris que Bernard était revenu à Ratisbonne, il revint lui-
même en Bohême.
    La résistance que Wallenstein avait opposée aux
demandes de l'Empereur aurait dû mettre Schaffgotsch sur
ses gardes : il n'en fut rien, et lorsqu'il reçut de Wallenstein,
à la fin du mois de décembre 1633, l'ordre de se rendre
auprès de lui à Pilsen, il obéit. Le généralissime se montrait
alors d'une humeur singulière, faisant attendre longtemps,
quelquefois pendant huit jours, les officiers qu'il avait
appelés, et leur demandant des choses impossibles. Il s'in-
formait avec soin de tout ce qui se passait et semblait préoc-
cupé de quelque grand dessein : tout tremblait devant lui.
   Jean Ulrich arriva à Pilsen le 4 ou le 5 janvier 1634.
Dans la première audience qu'il eut, Wallenstein se borna
à lui annoncer qu'il avait convoqué d'autres généraux et le
renvoya à Ilow, qui lui était aveuglément dévoué. Ilow
l'entretint de la brouille du duc de Friedland avec l'Empe-
reur, lui raconta que Ferdinand II avait ordonné à son
 généralissime d'aller, au milieu de l'hiver, reprendre Ratis-
bonne au duc Bernard de Weimar, d'envoyer un secours
de 6.000 cavaliers au cardinal-infant qui arrivait d'Italie,
et de ne pas mettre les troupes impériales en quartiers dans
les Etats héréditaires (2). Il était impossible, disait Ilow,


   (1) Le 15 novembre 1633.
  (2) Ce dernier ordre avait été apporté par Questenberg, conseiller
privé de l'empereur.