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66 HENRI HIGNARD tage de vivre auprès d'eux, efforce-toi de leur donner ce bonheur que je ne puis qu'appeler sur leur tête. Songe que tout ce que tu feras pour eux, Dieu le verra et t'en tiendra compte, lui quia promis des récompenses même terrestres à ceux qui honorent leur père et leur mère. Ainsi tache de décou- vrir par l'étude de leur caractère ce qui peut leur faire plai- sir, et fais-le. Par exemple, j'ai souvent remarqué que mon père aimait beaucoup les démonstrations d'amitié, les caresses, et en général tous les témoignages d'affection. Eh bien, caresse-le, occupe-toi beaucoup de lui, parle-lui sou- vent de ton amitié ; recherche sa société autant que possible, et cause beaucoup avec lui de tout ce qui peut l'intéresser. Il faut qu'il s'aperçoive que son fils est un homme, et qu'il peut le traiter en homme, c'est-à -dire le mettre dans sa confiance, lui parler de ses affaires, etc. En outre, rien ne le fatigue autant que la mauvaise humeur ; tâche donc d'être de bonne humeur avec lui ; montre de la gaieté, et pour être réellement gai, tu n'auras qu'à songer, que chacun des sourires de ce bon père est un sourire du Dieu qu'il représente pour nous en ce monde. Tous les hommes ont de petits mouvements d'humeur, de petites vivacités, et nos parents n'en sont pas plus exempts que les autres ; mais comme c'est peu de chose en comparaison de leur bonté ! et avec quelle facilité on supporte tout cela; lorsqu'on le supporte en vue de Dieu. Tu sais, mon ami, que c'est une très bonne coutume que de se proposer tous les ans une vertu particulière que l'on veut, pendant l'année, s'efforcer spécialement d'acquérir. Cette espèce de choix fait que l'on y pense plus souvent et plus utilement. Eh bien, je t'en prie, prie pour cette année, propose-toi les vertus qui peuvent surtout contribuer au bonheur intérieur de mes parents, et mets ce choix sous la