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                         DE I496 A 1896                              17

des lettres de change, et qui ne craignent pas de s'intéresser
même aux lointaines entreprises maritimes (1). C'est le
quartier de la haute finance : c'est également le quartier
des riches orfèvres. De belles maisons datant du quinzième
et du seizième siècle subsistent encore à la fin du dix-
neuvième siècle, et forment un des attraits pour les touristes
désireux de connaître le vieux Lyon (2).
   La place des Changes s'appelait anciennement « la place
de la Draperie ». C'est Henri II qui autorise les changeurs
en 1547 à se réunir sur la place publique et à y traiter leurs
affaires (3). Il n'est question d'un édifice spécial qu'en 163 r.
Cette première loge, achevée en 1653 (4), a été remplacé
par le charmant monument dontSoufflot a donné les plans
en 1748 (5), et qui, depuis 1803, a été affecté au culte pro-
testant. Combien il est heureux que le Consulat, après avoir
acheté en 1734 l'hôtel du gouverneur, situé rue Saint-Jean,
pour en faire la Bourse, ait renoncé à cette affectation !


   (1) Dans les archives de la Seine-Inférieure, M. de Fréville a trouvé
une pièce qu'il a publiée dans son Mémoire sur le commerce maritime de
Rouen, 1857, et où il est question de prêts faits par un banquier lyon-
nais à des armateurs de Fécamp.
   (2) M. Bleton, Lyon pittoresque, a consacré le chapitre XI au quartier
Saint-Jean, décrivant et représentant, dans de charmantes illustrations,
les différents immeubles qui rendent si intéressante une visite dans
cette partie de la ville. Le contraste entre l'opulence de la rue- Juiverie
et la misère qui régnait rue Grenette, quartier des artisans les plus
pauvres, la plupart cordonniers, est indiqué par le Consulat, en 1579
dans une délibération. Archives BB, 103.
   (3) Archives BB, 66. La place des Changes fut agrandie en 1583, par
ordre de Henri III, qui voulut lui-même visiter l'emplacement. BB i n
   (4) Archives BB, 180 et BB, 207.
   (5) Archives BB, 314, 316. C'est l'architecte Roche quia fait la cons-
truction sur les plans de Soufflot, de 1748 à 1750.
 N° 1.—Janvier lS97,                                             2