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62 LE SALON DE PARIS comprendre cette fiction, indispensable sans doute pour bâtir, absolument irrationnelle pour donner l'aspect pittoresque. MM. ARNAUD et DREVET ont exposé leur Concours du Figaro étourdissant de verve et fort bien raccordé avec la maison actuelle, plus celui pour la construction du Musée des anti- quités égyptiennes au Caire. Ce dernier est un excellent travail auquel nous ne ferons qu'une légère chicane. Ces Messieurs — qu'ils excusent notre vieille manie d'historien — sont tombés dans la même erreur que les architectes qui firent partie jadis de l'expédition d'Egypte imaginée par Bonaparte ; ils ont choisi pour leurs types d'architecture égyptienne ceux de l'époque la plus rapprochée, de préférence à ceux des anciennes dynasties, les seuls véritablement égyptiens et les plus intéressants ; car les édifices de ce pays les moins anciens furent construits par des architectes grecs, et par conséquent selon certaines idées soi-disant classiques que l'éducation moderne rend, en quelque sorte, plus séduisants pour nous. M.FIVAZ en a fait autant pour le même concours qu'il a exposé aussi. Ne quittons pas l'Egypte sans signaler la très ingénieuse reproduction d'un Tombeau thébain de la XVIIIe dynastie de M. BOUSSAC. Celui-ci a eu l'idée ingé- nieuse d'assembler ses châssis en une petite cabane où l'on se rend bien mieux compte de l'effet. L'Intérieur byzantin de M. LAVIROTTE est peut-être un peu plus élancé qu'il ne le faudrait dans certaines lignes, mais d'une rigoureuse exactitude dans ses détails. De M. MONTALAND, nous avons ces aquarelles bien solides telles que savent les faire les architectes : le Clocher de Saint-Ramberl-sur-Loire et le Pont Neuf; de M. DUMÉNIL, cette œuvre si connue et toujours si attachante, le Tombeau de Julien de Médias par Michel-Ange à Florence, et de M. WULLIAM une charmante Villa bien troussée et très vibrante.