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78       LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS

 carrées, dont il a fait emploi à ses débuts, il les a
 empruntées à l'alphabet hollandais de cette époque,
 comme on les trouve dans les premiers livres impri-
 més à Utrecht. Il s'en est servi pendant peu d'années,
 et déjà en 1477 il les avait remplacées par un carac-
tère qui a quelque analogie, a observé M. Claudin,
 avec celui d'une fonte que Vindelin de Spire avait
employée à Venise en 1473 (56), soit qu'il ait mis
à profit quelque occasion pour l'acheter soit qu'il l'ait
fait graver. Le Roy ne paraît pas en avoir été satis-
fait, il avait été en effet assez mal inspiré. Quand il
entreprit de publier des romans de chevalerie ornés
de quelques bois, il avait fait choix d'un genre de
gros caractères tout différents qui ne sont pas sans
élégance. Ces caractères ne sont pas tout à fait fran-
çais, on trouve dans leur dessin l'influence allemande
et l'influence flamande. Ils rappellent de loin certains
types de l'école typographique de Bruges, usités
d'abord par Colard Mansion, adoptés ensuite            par
Veldener et par Caxton. Le Roy ne s'en est pas
tenu là; il a cherché à se rapprocher davantage des
types français, et ses derniers caractères gothiques,
plus arrondis, présentent une meilleure ordonnance.
   Ce que Le Roy a fait pour le corps de l'impres-
sion, il l'a fait pour Y illustration. L'ornementation du
livre a, dans les dernières années de sa vie, surtout
pour les romans, une fermeté qui donne à penser
qu'un artiste a été l'auxiliaire de l'imprimeur. Cet
artiste est sans doute Guillaume II Le Roy, le peintre


   (56) Pellechet, Alphabets des imprimeurs du XV' siècle, avec des
fac-similés, 1893, p. 5 et 6.