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                  DE LA TABLE DE CLAUDE                   463

   Il est peu probable que le Consulat usa de la faculté qu'il
s'était réservée de faire des fouilles dans la propriété de
Roland Gribaud pour retrouver les parties manquantes de
la Table Claudienne.
   En effet, l'orage révolutionnaire qui menaçait la cité
depuis quelque temps et qui éclata le dimanche, jour de la
fête de saint Marc, 25 avril 1529, ne laissa pas à ses magis-
trats municipaux le temps de s'occuper de la recherche des
antiquités.
   Si cette révolte, connue sous le nom de Grande Rebeine
fut sinistre et menaçante, sa répression en fut terrible,
sanguinaire et sans pitié : Durant de longs mois les privi-
lèges des habitants furent suspendus et les corps des suppli-
ciés se balancèrent aux poteaux de justice dressés à l'inté-
rieur de la ville. (Voir à ce sujet le remarquable travail que
M. Georges Guigue, archiviste du département, a publié
avec pièces justificatives dans le premier volume de la Biblio-
thèque historique du Lyonnais, Lyon, 1887.)

   Cependant le calme s'étant rétabli peu à peu dans la ville
le Consulat se décida, au mois de novembre 1529, de faire
commencer les travaux nécessaires pour installer la Table
de Claude à l'intérieur de la cour de la Maison Commune
ou Hôtel de Ville de la rue Longue, dans une arcade en
pierre de taille dressée contre le mur mitoyen avec la maison
Renouard.
   Mais les travaux n'étaient pas achevés que Jacques
Fenoil, au nom de son beau-père, Guillaume Renouard,
réclama au Consulat contre cette installation qui lui bouchait
le larmier éclairant ses magasins. Voici le texte de cette
réclamation, insérée au registre des actes consulaires (BB
50, fol. 47 et 48).