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                    A LYON AU XVe SIECLE              395

(gravé d'abord avec un simple trait et ensuite avec
quelques hachures) fut présenté tel qu'il était sorti de
la presse.
   Au xve siècle, les tailleurs de bois, successeurs des
enlumineurs, n'avaient pas le sentiment de l'art qu'on
observe chez ceux-ci. Les Mu mineurs lyonnais, à la
fois écrivains et enlumineurs, quelquefois aussi peintres,
ont fait des ouvrages nombreux dont le prix dénote
l'importance. Ces enlumineurs prenaient presque tous,
sur les rôles des tailles, la qualité de maître, ils ont
été indépendants. Ils ont conservé, même pendant le
règne de Louis XII, l'exactitude minutieuse des peintres
du xve siècle, sans retour à la forme gothique ou à
l'esprit de l'art flamand, étudiant patiemment la nature
et en rendant les traits avec simplicité. Un seul de
nos enlumineurs était Flamand. Plusieurs d'entre eux
étaient Italiens ou d'origine italienne : nous citerons
pour Lyon les Bonté qui étaient de Florence. Les
rares ouvrages qu'on a de nos illumineurs, ouvrages
du XVe siècle, ont été faits dans le goût français.
   Il semble que, à partir de 1483, il ait été fait une
distinction entre les enlumineurs. Les rôles des tailles
portent les noms d'enlumineurs sans autre indication,
et il y en a qui sont toujours désignés comme « illu-
mineurs de livres » ; nous citerons parmi ceux-ci
Guillaume Choard, Georges Jarsaillon et sa femme
Jeanne Dedorin, Etienne Joly et Pierre de Limoges (3).
   Les tailleurs de bois étaient, eux, de véritables
ouvriers dans l'acceptation actuelle du mot, et même,


  (3) De 1483 à 1492.