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364                   LA VIE ET LES Å’UVRES



                           DOCUMENT N° V

   Extrait de la délibération consulaire du < mai 1655.
                                            ?
   « La voulte de la salle demeurant nue et mesme taschée en divers
endroicts, ainsy qu'on le voit aujourd'huy, ne respondant pas à la
magnificence du reste de la dicte salle, où l'on avait employé toute
l'adresse de l'art dans les statues et autres ouvrages que l'on remarque
au dessoubz de la corniche, et qui font que la dicte voulte estant ainsy
imparfaite desplait aux yeux qui ne peuvent souffrir un si grand deffaut
dans un lieu aussi magnifique, et partant qu'il serait nécessaire de faire
peindre la dicte voulte à l'huile, par les mains les plus savantes que
l'on pourroit trouver, les dits sieurs auroient considéré toutes ces
choses et mesme jugé que la dicte peinture proposée estait d'une
extrême bienséance pour rendre cette grande salle entièrement accom-
plie; mais ayant d'ailleurs examiné ce que pourroit couster l'exécution
de ce desseing, ils auroient arresté de la suspendre pour quelque temps,
vu Testât où se trouve à présent réduite cette communaulté, laquelle
est surchargée de tant d'aultre despense qu'elle est obligé de faire pré-
sentement pour s'exempter des taxes et autres nouveautés qui lui sont
suscitées par la malice et l'avidité des traitans, et, par conséquent, ils
auroient renvoyé les susdictes propositions jusqu'à quelque autre temps
qui pourrait produire une conjoncture plus favorable.
   « Mgr l'Archevesque, lequel avec Mgr le Mareschal, son frère, a esté
le principal mobile pour l'entreprise, le progrès et l'accomplissement de
ce bel édifice, auroient trouvé à propos et même invité et pressé les
dicts sieurs, par diverses fois, de faire travailler incessamment à la dicte
peinture et de ne point retarder l'entreprise d'un ouvrage si absolu-
ment nécessaire pour la dicte grande salle, en quoi comme en toutes
aultres choses, le Consulat voulant tesmoigner la déférence qu'il a et
qu'il veut rendre éternellement aux volontez du dict archevesque, il
auroit résolu de voir desseing ci devant à lui présenté par le sieur
Panthot, peintre ordinaire de ceste ville, et mesme approuvé par ledict
seigneur, en ayant trouvé le subjet, l'ordre et la conduite propre où il
doit estre exécuté, lequel pour cest effet auroit appelé et joinct avec luy
les plus grands peintres qu'il auroit pu rencontrer et entr'autres le
sieur Blanchet, venu récentement d'Italie de passer prix faict de toute