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310                      ÉTUDE HISTORIQUE

gaulois, les druides, avaient pour habitude de se retirer dans
les forêts pour pratiquer leur religion et faire leurs sacri-
fices. Sans doute, on rencontre en divers points du Pilât,
des assemblages de pierres que d'aucuns veulent considérer
comme tumuli ou dolmens, mais y a-t-il vraiment analogie
entre ces monuments et ceux qu'on voit à Carnac, en Bre-
tagne?
    L'origine celtique de ceux-ci, n'est, je crois, plus
discutée, mais en est-il de même de ceux du Pilât? « Il
existe, dit Duplessis ( i ) , sur le Pilât de vrais monuments
que l'on peut croire celtiques. » Par contre, de la Mure (2),
qui parle longuement de cette montagne, ne dit pas un
mot de ces monuments. En revanche, il s'étend sur les
raisons qu'il y a d'y faire mourir Ponce Pilate. La discussion
reste donc encore ouverte.
   Et pourtant, les meilleurs historiens tant latins que fran-
çais, sont d'accord sur ce point, à savoir que la province
gauloise dite « Forez », était connue sous le nom de Ségu-
sie. Ainsi César, dans ses commentaires écrit : Segu-
sianos     sunt extra Provinciam trans Rhodanum primi. De
cette citation, il résulte que les Ségusiens étaient les pre-
miers que l'on rencontrait de l'autre côté du Rhône, au
sortir de la province romaine, qui, on le sait, avait Vienne
pour capitale. Or, les Ségusiens et leurs voisins, les Helviens,
les Eduens, etc. furent soumis successivement par César.
Que devinrent alors ces peuples à la suite de la conquête ?
Il semble qu'ils se fusionnèrent avec les Romains ou tout
au moins devinrent leurs alliés, au point qu'il s'identifiè-


   (1) tssai historique sur le déparlement de la Loire (Montbrison, 1818,
in-12).
  (2) Etude sur le Pilât.