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304      LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS

parler, et Guillaume Gormy (..1480-1493), gravaient
aussi sur bois des molles (moules) qui devaient servir à
des impressions autres que celles des cartes. Ces tail-
leurs étaient désignés également, sur les rôles de l'im-
pôt et sur ceux des pennonages, comme « tailleurs de
molles, faiseurs de molles » (en général) ou « graveurs
en tailles de bois ». Il ne faut pas s'étonner de voir le
mot graveur employé à cette époque. Ce mot était entré
dans la langue courante depuis un siècle ; on le trouve
en effet dans plusieurs articles de l'inventaire du mobi-
lier de Charles V, inventaire fait en 1379 et en 1380 (25).
   Les cartes à jouer de fabrique lyonnaise certaine sont
très rares. Nous n'en avons vu qu'un petit nombre qui
sont de la fin du xve siècle, et qui paraissent avoir fait
partie de deux jeux différents (26). Sur une de ces
cartes, un quatre de coupe (27), l'écusson aux armes
de Lyon supporté par deux enfants ; sur une autre, un
quatre de denier, la marque du cartier, A L (Antoine
de Logiriera) dans un écusson (28). D'autres de ces
cartes doivent être mentionnées. Une dame en costume
de cour tient des deux mains devant elle un grand


   (25) Il s'agit dans cet inventaire de sceaux et de cachets (signets)
d'or ou de pierres fines sur lesquels étaient gravés (ce mot y est
employé) divers sujets.
  (26) Cabinet de M. Paul Le Blanc, de Brioude. Ces cartes ont
96 mill. de haut sur 50 mill. de large.
   (27) Ce jeu, dans lequel les cartes numérales présentent des
coupes et des deniers, a été fait d'après le type des cartes italiennes.
Il date certainement du commencement du règne de Louis XII.
   (28) Il y avait en effet à Lyon, dans les dernières années du xv e
siècle, un cartier dont le prénom, Antoine, est seul inscrit sur les
chartreaux.