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                       SUR HENRI HIGNARD                          259




                                 VII

              LES DERNIERS JOURS. —          LA MORT


   Le travail constant était en effet sa meilleure distraction
et l'empêchait de trop sentir le poids des années. Si sa belle
intelligence était exempte des atteintes de l'âge, sa santé
commençait un peu à s'altérer. Il fut plusieurs fois confiné
dans sa chambre par des indispositions douloureuses. La
mort de M. Heinrich et le travail qu'il s'imposa pour
honorer sa mémoire contribuèrent à éprouver sa santé. Il
avait vu déjà disparaître plusieurs de ses amis, son collègue
M. Belot, M. de Laprade, qui, longtemps malade à Cannes,
avait été l'objet de la sollicitude dévouée de son compa-
triote, et lui écrivait dans les derniers temps de sa vie :
« Je remercie Dieu d'avoir fait fleurir notre amitié sur mes
ruines. » Plus tard, ce fut le docteur Teissier, son plus
vieil ami, l'architecte M. Bresson, l'abbé Viennois, curé de
Saint-Joseph, à Lyon, auquel il a consacré un de ses der-
niers articles (5). Il trouvait dans son entourage de grandes
joies et de grandes consolations; mais, là aussi, des vides
très douloureux s'étaient produits autour de lui. Il énumé-
rait un jour à un ami ces causes de tristesse, puis il ajoutait :
« Il est vrai, et c'est un grand point, que nous avons des
consolations, un baume qui combat et adoucit les amer-
tumes de la vieillesse. Nous regardons au-delà de ce monde;



  (5) Salut Public du 10 avril 1893, à propos de la Vie de M. Viennois,
par M. l'abbé Laplace.