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                        SUR HENRI HIGNARD                     253

   A Nice, on lui offrit la présidence de la Société littéraire.
Il ne l'accepta pas, mais il en fit partie comme simple
membre.
   C'est dans cette ville qu'un même jour (le 2 janvier 1887),
nous le voyons faire deux conférences, l'une à un cercle
d'ouvriers, l'autre à une association de mères chrétiennes.
Ce n'est pas la seule fois que deux auditoires différents
purent applaudir ainsi dans la même journée son talent et
son zèle infatigable.
   C'était un besoin pour lui de dépenser cette activité et
de l'alimenter en même temps par l'exercice. Il fit quelques
voyages. Il avait toujours aimé cette manière si agréable
de préciser et d'augmenter ses counaissances. Il avait plu-
sieurs fois utilisé ainsi ses vacances de professeur, visitant
avec Mme Hignard une fois la Suisse, une autre année
l'Angleterre. Pendant celles de 1857, ils avaient passé un
mois et demi à Rome. Il avait préparé ce voyage avec le
plus grand soin, et en avait fixé le programme et la durée
exacte. L'impression qu'il en rapporta fut profonde. On
comprend quel intérêt devait avoir la visite de Rome, de
ses monuments et de ses ruines, pour un esprit aussi
cultivé, aussi familier avec le passé, pour un cœur aussi
profondément religieux. Il en revint avec le plus vif désir
d'y retourner, désir qu'il ne put pas mettre à exécution.
Dans Tété de 1883, il fit, aussi avec Mme Hignard, le
voyage de Lourdes, qui fut pour eux, dit-il, plein de douces
jouissances. L'année suivante, au mois d'avril, il accom-
pagna en Angleterre, comme délégué libre de l'Académie
de Lyon, M. Heinrich, son délégué officiel. Ils devaient la
représenter aux fêtes du troisième centenaire de l'Univer-
sité d'Edimbourg. Ils visitèrent, avec un jeune ingénieur
lyonnais, M. Paul Charvériat, outre Edimbourg, Glascow,
   N"4. — Avril 189;.                                    I9