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228             UNE PAGE DE LA VIE LYONNAISE

par la filière de mes bureaux. — Il faudra que vous m'accu-
siez réception de ma lettre, en me marquant que vous avez
transmis, sans délai, cet ordre à Mme Récamier. »

   C'est ainsi qu'à peu de jours d'intervalle et sous les yeux
de celle qui s'accusait si amèrement d'en être l'auteur, la
foudre impériale frappait les deux hôtes de Coppet.
   Mathieu de Montmorency se dirigea sur Lyon. Quant à
Mme Récamier, avant de prendre un parti, elle revint préci-
pitamment à Paris. Elle voulait embrasser son vieux père,
s'entendre avec son mari, arrêter, d'accord avec lui, la
ville à quarante lieues de Paris où elle fixerait sa résidence.
Elle garda le plus strict jincognito ; mais la police avait
l'œil sur elle : Au bout de quarante-huit heures, M. Réca-
mier reçut un avis de la préfecture ainsi conçu :


                                      17 septembre 1811.


   « Je vous prie (7), M..., de vouloir bien me faire savoir,
au reçu de la présente et pour l'exécution de l'ordre dont
je vous ai donné connaissance le 2 de ce mois, où se trouve
en ce moment Mmc Récamier. »

   Il fallut partir en toute hâte. M. Récamier venait de
recueillir une petite nièce âgée de six ans, orpheline depuis
peu. — MmB Récamier, pleine de compassion pour cette
enfant qui lui témoignait quelque affection, offrit spontané-
ment de l'emmener avec elle pour lui servir de seconde mère.
— Sans autre appui que la petite Amélie et une femme de
chambre, la belle exilée se met en route et arrive à Châlons-


  (7) Ibid., p. 81.