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                     SUR HENRI HIGXAKD                     149



                              III

                         DOCTORAT.




  L'érudition brillante et solide de M. Hignard le désignait
tout naturellement pour l'enseignement supérieur. Déjà,
en 1855, il n'avait tenu qu'à lui de monter dans la chaire
de littérature étrangère de la Faculté des lettres. M. Eichhoff
désirait un suppléant et, le sachant versé dans la connais-
sance des langues et des littératures étrangères, il avait
pensé à lui. Mais M. Hignard avait cru devoir refuser et
avait sollicité avec succès cette suppléance pour M. Heinrich.
   La modestie du professeur de rhétorique n'empêcha pas
sa réputation de franchir les vieilles murailles de notre
lycée. La plus haute distinction, la croix de la légion d'hon-
neur, vint en 186] récompenser son mérite.
   M. Duruy, qui l'avait remarqué et apprécié dans ses
tournées d'inspecteur général, devenu ministre de l'Instruc-
tion publique, lui ménageait la succession de M. Démons,
professeur de littérature ancienne à notre Faculté des lettres.
M. Hignard hésitait, craignant d'y être moins utile qu'au
lycée. Des instances amicales et éclairées le décidèrent. Le
ministre lui promit la chaire; mais il n'était pas encore
 docteur. En quelques mois, il composa et écrivit sa thèse
française. En dix-neuf jours, il rédigea sa thèse latine, et,
 le 3 novembre 1864, il les soutenait avec éclat à la
 Sorbonne.
   La thèse latine, de Philosopbici potmatis conditione apud
 Lucrelium, est une remarquable étude à la fois philoso-