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                      D'UN CHARLATAN LYONNAIS              89

cembre 1750, de M. Sénac remplissant les mêmes fonc-
tions, un autre brevet, enregistré le même jour à l'hôtel
de la Grande Prévôté, pour composer, administrer, vendre
 et distribuer son élixir stomachique dans toute l'étendue
du royaume excepté la ville de Paris, conformément à
 l'arrêt du Conseil du 13 octobre 1752. A c e brevet était
 jointe une permission du marquis de Sourches, lieute-
 nant général des armées du Roy, prévost de l'hôtel de
Sa Majesté et grand prévost de France, autorisant Domi-
nique Franki, opérateur ordinaire et privilégié du Roy, à
porter des armes défensives pour la sûreté de sa per-
sonne comme étant obligé d'aller de jour et de nuit.
    Notre personnage avait en outre obtenu d'abord le
 14 mars 1753, de M. Leclerc du Brillet, écuyer du Roy,
lieutenant général civil, criminel et de police de la Prévosté
de l'hôtel de Sa Majesté et Grande Prévosté de France,
à Versailles, la permission d'exercer à la suite de la
Cour sa profession d'opérateur tant en public qu'en par-
ticulier, pendant un mois; et ensuite le 17 mars 1753,
du comte de Noailles, grand d'Espagne de première
classe, prince de Poix, lieutenant général des armées
du Roy, chevalier des ordres de la Toison d'or, de
Saint-Louis, grand'croix de Malte, gouverneur et capi-
taine des chasses, villes, châteaux et parcs de Versailles,
Marly et dépendances, etc., la permission de s'établir à Ver-
sailles en qualité d'opérateur. Tous ces titres sont sur
parchemin, revêtus des signatures ou des cachets.


  Tant de privilèges et de faveurs octroyés par de si
hautes autorités devaient être annihilés, pour celui qui les
avaient obtenus à grand'peine, par la fraude d'un vulgaire
escroc. Dans le cours de l'année 1753, Franki fit la ren-
   N° 2. — Février 189s.                               7