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46 UNE ŒUVRE INÉDITE cesdés aux femmes, quittés leur place, remettes leur le gouvernement de la ville, laissés leur la garde des clefz et portes d'icelle, concédez leur l'administration publique ; Permettes qu'elles allent par païs, serves leur seulement d'escorte, pour faire les poursuites, pour présenter requeste, faire remonstrances aux gouverneurs et magratz, supplier sa Maiesté que sa Religion catholique remise en lad. ville par œuvre divine s'aidant (pour mieux démonstrer ses merveilles) de leur moien ne soit, par les sectaires violée.# Mais à Dieu plaise que vous esloignés de tant de vostre honneur et devoir, que de voz forces ne vous emploiez de maintenir à bien qui vous est acquis par grâce divine, lequel conservant florira plus que jamais vostre ville, le perdant, ruine et désolation ne luy peuvent défaillir, prenés advis de l'expérience si esprouvée et cogneue, et si n'est vray que tous ceux qui ont volu dissimuler et conniver en cause si juste retenant et suportant les sectaires, et qui ont eu le moien s'opposer à leurs menées, la justice divine se soit sur eux démonstrée, ayant par leur favoris mesme receu le salaire et récompense qu'ilz méritent, ou bien ilz ne perdent que l'attente, si ja ilz ne s'en soict ressentuz, quils ne reçoivent (par jugement divin) le guerdon que méritent les fauteurs des hérétiques rebeles au Maiesté divines et humaines. Consultés avec vos voisins qui ont par voyes deues et raisonnables résisté à telles entreprinses et empesché sem- blables menées à leur grand prouffit et honneur, et au plaisir et consentement de lad. Maiesté. Implorez surtout l'aide et secour de Dieu pour querelle si saincte et équitable. Et puisque par sa saincte grâce ny a autre corruption au corps de vostre ville que celle du mal qu'avès sentu par les