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482 LA DEUXIÈME ÉDITION | Il ne faudrait pas croire que la deuxième partie de Pauca Paucis soit tout entière réservée aux innovations proso- diques. Celles-ci sont en petit nombre et si je les ai passées en revue plus particulièrement, c'est qu'elles me paraissent avoir besoin d'explications un peu détaillées dans l'intérêt même de la tentative du poète. En dehors donc des pièces dont je viens d'entretenir le lecteur, il en est d'autres que je recommande particulière- ment, soit pour leur forme heureuse, classique, impeccable, soit pour leur hauteur et leur ampleur d'idées, témoins ces Aurea Carmina, Doris, Y Éternelle Chanson et ce Virelay de la vieillesse solitaire d'un ton si vraiment ému (25). VI Après avoir insisté sur ces tentatives curieuses de résur- rection rythmique, il me reste à parler des tendances philosophiques de M. Tisseur et de ses tendances artis- tiques. Lorsque, le volume fermé, on se prend à réfléchir aux idées exprimées en vers si riches, d'allure si simple et si savante à la fois, en vers qui ne se sont pas contentés de peindre les dehors de l'antiquité, mais le fond de l'âme hellène, on est étonné du nombre d'idées philosophiques et de vues profondes contenues dans ces trois cents cin- (25) Voir aussi cette curieuse adaptation d'une poésie allemande inti- tulée le Pèlerinage de Kevlaar, où l'auteur, imitant l'original, a composé une série de quatrains dont deux vers seulement riment sur quatre.