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                      DE « PAUCA. PAUCIS »                      469

    M. Tisseur a voulu réagir contre une règle absolument
illogique ; bravement il a laissé de côté la rime à l'œil,
tout comme son frère Jean Tisseur. A vrai dire, je ne sache
pas que son souffle poétique en soit diminué, ni que
l'œil même s'en puisse choquer. Les vers suivants en sont
la preuve :

        En aveugle vaquant par les douteux chemins.
        N'attends point la clarté des vaniteux humains,
        Les dieux ont le secret des destins et des causes :
        Ne poursuis point l'oiseau qui jamais ne se pose;
        Et laissant l'Éphémère à sa témérité,
        Fais descendre la paix en ton sein conforté,
        La Paix silencieuse et divine des choses (9).




                                  IV

         INOBSERVANCE DE L'ALTERNANCE DES RIMES



  Un principe général exprimé par les versificateurs est
celui-ci : « Un vers terminé par une rime masculine ne
peut être contigu à un vers terminé par une autre rime
de même nature. » Or, là-dessus encore il faut s'entendre.
« Les premières assonances qui parurent dans la poésie


  (9) Voyez aussi la pièce intitulée : l'Amour et la Mort, et les vers
superbes du Rose des Gainiers. M. Tisseur a bien soin d'ailleurs de
ne recommander l'emploi de la rime à l'œil que dans les beaux vers
et dans les rimes riches. Ceci est bon à noter, pour qu'on n'accuse
pas notre poète d'être un novateur à outrance. Cf. Les Modestes obser-
vations sur l'art de versifier, p. 205.