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                       DE « PAUCA PAUCIS »                              467

entravant son ingenium, obscurcissant la langue harmo-
nieuse qu'il parle si bien. Et si quelque chose doit frapper
au contraire, c'est la parfaite aisance avec laquelle il évolue
au milieu de difficultés métriques de toutes sortes, des
recherches du difficile, du souci de bien dire (constaté jadis
par M. Doucet) et que nous retrouvons dans la facture de
vers de neuf pieds, aux coupes variables, dans les alexan-
drins césures à 4 -f- 4 -}- 4 ou à 3 -f- 6 -f- 3, même dans les
vers de treize et de quatorze pieds. Mon but sera atteint si
je puis amener le lecteur à ne pas considérer ces tentatives
de M. Tisseur comme de pures étrangetés littéraires, des
passe-temps de mandarin iettré, mais comme l'application
raisonnée et savante de règles fixes, le plus souvent in-
suivies soit à cause des difficultés considérables qu'elles
comportent, soit par manque d'érudition, et quelquefois
même, disons le mot, par ignorance.



                                   III

            INOBSERVANCE DE LA RIME AUX YEUX



   Pour M. Tisseur le vers « étant une sorte particulière
de musique doit être fait uniquement pour l'oreille. » Il est
à cet égard, en contradiction avec tous les auteurs des
traités de versification exigeant que, « pour la satisfaction
de l'Å“il, les consonnes muettes qui suivent la voyelle
rimante soient identiques (ou prétendues équivalentes)
dans les deux mots à la rime (8). »

 (8) Cf. Modestes observations sur l'art de versifier, p. 187 et sqq.