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                        EN FRANCE                       421

ou faux, pour les pays du Levant et les Indes, furent en
renom. On faisait dans le Languedoc, à la fin du xvn c
siècle, des taffetas, des tabis, des ferrandines, des damas,
des brocarts., des burats de laine et de soie. Le plus grand
nombre des ouvriers professaient la religion réformée ;
ce sont eux surtout qui ont porté notre industrie (la
fabrique languedocienne) en Allemagne et en Suisse. Le
tissage de la soie a décru par degrés, et l'on ne faisait
plus à Nîmes, vers 1881, que pour un million et demi de
tissus de soie mélangée.
   Les origines de la fabrique de Tours se rattachent à
celles de la fabrique de Lyon. Louis XI ordonna, par ses
lettres du 28 février 1470, que le mestier des draps de soye,
commencé à Lyon en 1466, fût fait et continué à Tours.
Il y fit transporter, avec le matériel, les ouvriers qu'il
avait fait venir à Lyon et qui devaient « ouvrer de leur
mestier (à Tours) et aprandre l'art aux habitans. » Ces
ouvriers, qui étaient arrivés en juin 1470, étaient des
mouliniers, des faiseurs de drap de soie et des teinturiers
italiens. La ville eut à payer 1,200 écus d'or pour leur
première installation. Le roi ne leur avait pas ménagé
à eux et à de nouveaux venus du royaume les privi-
lèges par ses lettres d'octobre 1480. Charles VIII, pressé
par eux et désireux de consolider à Tours l'œuvre de son
père, « l'art et science de faire, ouvrer, besongner et
labourer desdicts draps d'or et de soye », octroya d'au-
tres « franchises, libertez et exempcions » par ses lettres
de mai 1497- Les Vénitiens, les Lucquois, les Génois
affluèrent en cette ville qui comptait, d'après Marino
Cavalli, 8,000 métiers en 1546. Richelieu en a vanté
les produits dans ses Maximes d'Etat. Puis l'amoindrisse-
 ment se fit. « Le travail des petites estoffes façonnées »,