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                           EN FRANCE                          419

tissus étroits. Plus tard, au xvn e et au xvm" siècle, on
comptait à Paris près de 3,000 métiers, dont 600 d'étoffes
de soie, 1,500 de gazes, etc. Les gazes de soie sont les
dernières soieries qu'on y ait      fabriquées.
  Le mestier de tissus de soye fut autre à Marseille et à
Avignon, qui faisaient partie le premier du royaume de
Sicile et le second des Etats de l'Eglise. Mention de leurs
étoffes est faite dans le dernier tiers du xm e siècle : ces
étoffes étaient des imitations de types italiens ; le taffetas
fait à Marseille est cité dans une charte de Charles II
d'Anjou.
  A Avignon, cette industrie encouragée par les papes,
prit une prompte extension, et Touvraison de la soie se
développa aussi vite que le tissage. L'une et l'autre indus-
trie furent vivement conduites par les habitants du Comtat
et les Italiens, et ceux-ci paraissent y avoir réalisé assez
de profits pour q u ' u n certain nombre de Vénitiens, de
Lucquois et de Florentins        soient venus s'y établir       au
xv e siècle. O n y fit tous les genres d'étoffe,      notamment
les étoffes façonnées, celles à fond d'or, les étoffes pour
ameublement, des tissus dont la chaîne était de soie et
la trame de laine ( 2 ) . Les damas d'Avignon étaient plus
estimés que ceux de Gênes, et Paulet, qui a publié en
1773 le traité si complet de l'Art       du fabriquant    d'étoffes
de soie, rapporte qu'Avignon était « l'endroit de l'Europe
où la fabrique est la plus parfaite, du moins quant à la
bonté des étoffes. » Cette ville avait, au xvi e siècle, des
ateliers de teinture renommés. Un des grands marchands de
Paris, Claude de Hière, donnait en 1561 à son correspon-


  (2) Ces tissus, connus sous le nom de doucettes, sont les premiers
qui furent faits à Avignon.