page suivante »
372 GUY DE CHAULIAC Lorsque l'armée que commandait Jacques de Bourbon, après avoir été par deux fois repoussée devant le tertre et les hauteurs voisines, se vit attaquée subitement sur son flanc droit et sur ses dernières, elle chercha à gagner au plus vite la seule ligne de retraite qui lui restait du côté de Lyon, c'est-à -dire la route qui conduit à Bau- nan, sur le revers des Barolles. Comme, à ce niveau, la pente est assez accentuée, condition éminemment défavo- rable pour une cavalerie en désordre, les Routiers placés comme nous l'avons vu plus haut, purent facilement lui barrer la route en se portant vigoureusement en avant, depuis les derniers contreforts qui, du côté du nord, sont beaucoup moins élevés, jusqu'à la plaine des Aiguiers, légèrement inclinée du côté du sud, que gravissait . en ce moment l'armée vaincue. Poursuivie avec vigueur par les troupes ennemies du côté de son camp placé à un kilomètre plus bas sur les ondulations de terrain,où se trouve actuellement le cimetière, elle y est bientôt forcée et anéantie dans la petite plaine des Aiguiers. Là , eut lieu le grand carnage, dontla tradition nous a gardé le souvenir. Elle est constante à nous dire que le domaine dépendant de la ferme des Saignes, derrière le cimetière (voir la carte et les deux précédentes figures), fut le véritable théâtre de l'extermination de l'armée royale. Telle est aussi l'opinion de plusieurs écrivains compétents qui tous insistent sur le fait qu'à cette place on a trouvé des débris d'armures et des fers de lances. Nous la partageons aussi, avec cette champs cultivés pendant une période de plus de cinq siècles ! Il est cependant possible qu'une partie des fuyards cherchant un refuge dans la vallée du Garon, ait été exterminée sur ce point?