Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
348                 L'INDUSTRIE DE LA SOIE

que « de la défense des marchandises étrangères ne
pouvoit procéder aucun avantage à ses subjects... et
que les rois ses prédécesseurs ont été conseillés de
laisser la liberté au commerce. » Lyon a même
cherché les concurrences au dehors. Il en est venu
par de telles épreuves à conquérir la suprématie. La
fabrique de Lyon est devenue l'école de tissage de
l'Europe.
   La fabrique lyonnaise a connu des alternatives de
prospérité et de dépression. L'étoffe de soie ayant été
longtemps l'expression la plus marquée de la richesse
et du luxe, il est naturel que sa production ait suivi
les mouvements de la fortune.
   S'il y avait à Lyon, vers 1650, 18,000, et vers 1675,
 10,000 métiers pour les soieries, on en comptait à peine
4,000 à la fin du xvn e siècle. Le tissage de la soie étant
réservé à Lyon aux catholiques, en vertu des règlements
de 1667 (il était libre ailleurs), la révocation de l'édit de
Nantes ne pouvait pas avoir et n'a pas eu dans cette ville
les effets qu'on lui a attribués (13) ; les misères de la
guerre, la détresse publique et la désorganisation du
marché des capitaux n'ont que trop suffi à faire mettre
à bas les deux tiers des métiers. Leur nombre s'était



droits de douane qui était de la part du roi une mesure fiscale,
mais il ont dû la subir plus d'une fois. Ainsi l'on voit dans l'édit
de réforme du 17 août 1570, que le droit était relevé, pour les
velours italiens de six à dix sols par livre en poids, pour les
satins, les damas, les taffetas, etc., de Venise, de cinq à huit
sols, pour les velours de Tours, de cinq à six sols, etc.
  (13) Nous avons démontré ce fait dans notre livre sur les Protestants
à Lyon au xvn° siècle, 1891.