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34& L'INDUSTRIE DE LA SOIE incorrections ou quelque excès d'audace, mais cet art décoratif était plein de verve et d'éclat. Le dessin était relevé par un coloris savant et parfois d'une tonalité nouvelle. L'ornementation vivement tracée arrivait à l'originalité. Ce qui manque à notre siècle, dit-on, c'est l'invention, c'est un style nouveau, et l'on n'excellerait en ce siècle, à en croire des esprits chagrins, que dans la copie habile des inventions du passé, d'inven- tions qui ne sont ni dans leur vrai cadre ni selon l'esprit du temps présent.. On n'a pas à exprimer ce regret pour la fabrique lyon- naise qui n'a pas d'ailleurs les hautes envolées du grand art. Elle sait, elle, où chercher et où trouver l'inspiration, quand le souci de ses intérêts l'exige. On l'a vu en 1889. Elle a fondé ses thèmes de décoration sur l'étude des œuvres de la nature. Elle avait là , et elle le savait, un champ d'études naturel et infini, et rien que par la fleur et la feuille, avec les formes et les couleurs, bien vieilles et cependant toujours nouvelles, suivant l'interprétation qu'on en donne, singulières souvent et toujours belles, que la vie végétale montre à profusion, la fabrique a renouvelé ses procédés d'enjolivement ou d'enrichisse- ment de l'étoffe. Il ne faut ni médire de notre âge ni désespérer de ce que peut donner l'effort humain, sous l'aiguillon de la nécessité ou du devoir. L'ensemble des produits sortis en 1889 de tant , d'ateliers différents a montré à quelle hauteur le travail a atteint d'un bond soudain. Et l'on doit être, par cet exemple, convaincu de ceci, que, de nos jours, à Lyon, l'intelligence et la force sont partout et qu'il y a une réserve invisible de ressources pour le travail. La branche de ce qu'on appelle le grand façonné,.