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                         EN FRANCE                      345

tions de nos concurrents, de ceux dont on dit la riva-
lité si menaçante, les esprits les plus moroses et les
plus inquiets reconnaissent que nous avons gardé notre
supériorité, supériorité relative sans doute, mais en fait
supériorité actuelle certaine. Lyon a toujours fourni à la
mode, pour ce qui était de la soie, des renouvellements
infinis.
    Au point de vue du goût et du sentiment de l'art de
 l'ornement, la fabrique de Lyon a trop subi en ce siècle-
 ci des influences contraires à son propre entraînement;
 elle a perdu pour un temps le sens fin qu'elle avait
 retenu d'une sorte de familiarité qu'elle avait eue d'abord
 avec l'art italien, et qui s'était aiguisé par suite de
l'autorité qu'avait pris sur elle notre art français du
xvi e , du xvn e et du xvme siècle. On avait acquis à
Lyon par une quasi-communauté de travail avec les
dessinateurs et les peintres une aptitude qui est deve-
nue traditionnelle. On en a la preuve par cette explo-
sion qu'on a observée à l'Exposition universelle de 1889.
C'a été comme un brusque réveil sous l'excitation d'un
retour de la mode aux étoffes brochées ou façonnées.
C'a été un éblouissement. Nous devions le rappeler ici,
car il ne faut pas laisser oublier de telles manifestations
glorieuses et réconfortantes. On ne croyait pas à l'inten-
sité de cette force latente, à la permanence de cette
science merveilleuse de la tissure qui permet de donner
tant de relief et de charme à un art très moderne d'un
 naturalisme tempéré dont on aurait dit la notion innée
dans l'esprit de nos fabricants. On a eu là des exemples
nombreux de cette maîtrise du grand façonné qui appar-
tient toujours à Lyon. Nous n'assurons pas qu'on n'ait
pas observé en tout cela quelque confusion, quelques