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                         EN FRANCE                        337

 oe temps de restriction, un accord tacite pour n'en pas
tenir compte. D'Herbigny, cet intendant qui a écrit
un Mémoire sur la Généralité de Lyon dont on sait
tout le prix, a bien marqué le caractère de cette
évolution qui se produisit dans le dernier tiers du xvn*
siècle : « Plus que jamais, a-t-il dit, on se perfectionne
dans la délicatesse des desseins et du travail, et quelques-
unes des principalles fabricques s'y attachent par preffé-
rance à la richesse de l'étoffe. »
    Ce à quoi l'on s'attachait le plus, c'est à la fabrication
 pour la vente à l'étranger et à cette vente. La Chambre
de commerce de Lyon tenait en 1704 le langage
qu'elle devait tenir près de deux siècles plus tard :
« Nous n'avons constamment que la ressource de
notre commerce avec l'étranger qui puisse rétablir
le Royaume affoibly par plus de Trente années de
guerre presque continuelle. Nos manufactures de la
soyrie et de la dorure ont atteint chez nous une per-
fection qui les a fait rechercher par ceux mesmes à
qui nous les avons enlevées. Nous comptons beaucoup
sur l'industrie et l'invention de nos ouvriers, sur la
variation des desseins, et sur le goût des Daines de
Paris pour le renouvellement des modes. »
   Les ouvriers se sont aussi donné pleine carrière,
par leur « industrie et invention », dans un autre
champ. Le métier à la tire italien de Jean le Calabrais
avait été introduit par Louis XI. Au commencement
du xvn e siècle, Claude Dangon l'a perfectionné à ce
point que la fabrication a été tout à fait transformée,
et les inventions se sont succédé depuis lors sans
plus jamais s'arrêter.
   Il fallait suivre attentivement le cours des modes