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                             EN FRANCE                            335

d'argent, de soye et de laine et de passemens d'or et
d'argent et de soye, est très grande », a observé un
écrivain du temps de Charles IX. Antoine du Pinet,
faisant en 1564 la description de Lyon, tenait le même
langage. Il signale « l'abus (des draps de soye) lequel
i'ay veu si grand en ceste ville (de Lyon), dit-il, que
les tailleurs y estoyent princes, et comme petitz roys,
tant estoyent grandes et superflues les façons des habille-
m e n s » ( 8 ) . . . La dépense devint si élevée que le prix des
draps de soie fut fixé par une ordonnance du roi du 21
novembre 1577 (9). Cet édit de maximum eut à bref
délai le sort de toutes les lois de ce genre. On ne
voit inscrits sur le rôle de 1575 que des veloutiers
et des taffetatiers, mais l'on faisait à Lyon toutes
sortes d'étoffes unies et autres. Quand on lit les lettres
de marchands de Paris adressées à Guyot de Masso
dans la seconde moitié du xvie siècle, on remarque
avec surprise comme est fréquente, moins de vingt-
cinq ans après la venue de Turquet, la demande de
velours, de damas à feuillages, de camelots de soie à
ondes, de fabrique lyonnaise, qui entraient dans les
assortiments avec les velours de Gênes et d'Avignon,
les satins de Gênes. Les velours de Lyon étaient les
plus demandés. Pour les étoffes brochées, on n'en était
plus réduit en France à l'imitation pour ainsi dire servile
des soieries italiennes ; plus d'un de nos peintres donnait
le dessin. Les exemples ne manquent pas. On voit


   (8) Plantz, pourtraictz et description de plusieurs villes et forteresses
tant de l'Europe Asie et Afrique que des Indes et terres neuues.
  (9) Ordonnance du Roy, sur le faict de la police générale de son
Royaume très intéressante pour l'histoire des étoffes de soie.