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                         EN FRANCE                      333

 De là, pour la fabrique lyonnaise, plus d'initiative et
 d'indépendance.
    La Cour de France fut la première à secouer cette
 sorte de joug de- la mode italienne, et les Italiens se
 plurent même, déjà sous François I er , à nous prendre
 pour modèles. Le Castiglione (c'est Bernard Castiglione
dont le portrait de la main de Raphaël est au musée du
Louvre) accusait ses contemporains, rapporte Cortegiano,
d'imiter notre costume et nos allures, « persuadés,
disait-il, qu'ils doivent être pris pour de véritables Fran-
çais et qu'ils en ont l'aisance, mais la vérité est qu'ils y
réussissent rarement. » Catherine de Médicis contribua
plus que personne à créer l'élégance parisienne. Bran-
tôme a dit que la reine « s'habilloit tousjours fort bien
et superbement, et avoit tousjours quelque gentille et
nouvelle invention. » Elle ne fut pas la seule Italienne
à rompre avec les anciennes habitudes de vêtement et
de toilette; elle fit prévaloir les inventions marquées au
coin du goût français. Elle avait été d'ailleurs secondée
par une princesse française du plus vif esprit et de la
grâce la plus séduisante, par Marguerite de France, la
sœur de Henri II. Paris prit vite le dessus.
    Une étude historique de l'étoffé de soie serait insépa-
rable d'une étude technique de l'étoffe aux différentes
époques (diversité et ouvraison de la matière, armure,
montage, ornementation, coloris, effets optiques, etc.).
On voit quelles proportions prendrait une telle recherche.
Au surplus cette étude se fait sans cesse en silence. Le
musée historique des tissus de la Chambre de commerce
de Lyon, qui possède des milliers d'échantillons de
tissus de tous les temps, est pour les fabricants une
source féconde d'inspirations.
   N " ; . — Mai 1894.                             23