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                           EN FRANCE                           33 I

métier des velours, « pour leur vin affin de leur
donner couraige résider et continuer ladicte magniffac-
ture des veloux         »
    Et comme en moins de trente ans le changement
fut grand! En 1553, les ouvriers manquaient « pour
desvuyder, filler et retordre les soyes creues » ; on
était obligé d'envoyer ces soies à Avignon et à
Saint-Chamond pour les faire ouvrer. Le roi (c'était
Henri II) assura à ces opérations, malgré l'opposition
du Consulat, la plus entière liberté par la faculté de la
 sortie temporaire moyennant caution. Il avait cédé aux
instances de Raoulet Viard, un Lyonnais, maître ouvrier
 qui avait le plus grand nombre de métiers à Lyon et qui
 rendit bien d'autres services à cette industrie. Henri II
 ne fît d'ailleurs que confirmer des lettres que François I er
 avait données à cet effet à Viard, le 24 septembre 1541 (7).
 Le roi fit plus. A cette époque, des marchands con-
 duisaient la manufacture de velours et draps de soie
 « sans estre assis sur le mestier et mener la navette » ;
 le roi ordonna qu'ils eussent le bénéfice des mêmes
 franchises que les ouvriers. On connaissait l'ancienneté
  de cette organisation propre à la fabrique lyonnaise
  qui, dans tant de cas, réserve au fabricant les initia-
  tives, la direction et les risques, et laisse en dehors de
  lui et indépendant l'ouvrier propriétaire du métier.
  Cette organisation, qui tend à disparaître, comme nous
  le montrerons plus loin, avait on le voit, en 1553, sa
  part des privilèges pour cause d'intérêt public.


   (7) L'ouvraison de la soie était assez mal conduite â Lyon en
 1541 ; elle y était mieux faite en 1552, mais les ouvriers ne suffi-
 saient pas alors à la demande.