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3l8 MOREL DE VOLEINE Il se plaisait particulièrement dans ces réunions, d'un ordre intime et restreint, composées d'amis des livres, unis par une conformité de sentiments et de goûts, et prenait une part active et utile aux études et aux recherches, nécessitées par la publication ou la réimpression des documents lyonnais rares et précieux. Dans ce milieu lettré et sympathique, Témérité causeur se révélait dans toute sa finesse, car il pouvait, sans contrainte, abandonner sa parole au courant de ses souvenirs, certain d'intéresser ses collè- gues et d'être compris par eux. Ne pas consacrer quelques lignes au CERCLE DU DIVAN, serait négliger un des traits les plus saillants de la vie quo- tidienne de Morel de Voleine qui, pendant plus de cinquante ans, fut un de ses habitués fidèles. Ce cercle fut établi, en 1841, par une quinzaine de jeunes Lyonnais, fort unis entre eux, qui, pour plus de com- modité et de liberté, passèrent, des salles publiques du café Four, dans un appartement de la maison du Palais-Royal. Au nombre de ses fondateurs on remarquait : MM. de Mu- rinais, de Bellescize, de Chaponay, Carron, de la Pape, du Roseil, Morel de Voleine, etc. Cette association ne recueillit pas, de prime abord, tous les suffrages des gens bien pen- sants; on y bavardait à tort et à travers, les histoires étaient trop drôles, les discussions politiques insuffisamment ortho- doxes et... on y fumait la pipe! Il a fallu la présidence du marquis de Saint-Innocent pour rendre, au Divan, la consi- dération du monde parmi lequel il se recrutait. Le prési- dent aimait peu le tabac mais, en parfait gentilhomme, lorsqu'il voyait les cassolettes odorantes se dissimuler respectueusement, en sa présence, il appelait Saint-Jean, se faisait bourrer une pipe et en tirait quelques bouffées qui réveillaient, incontinent, les foyers endormis.Vers 1850, le