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SOCIÉTÉS SAVANTES
CADÉMIE DES SCIENCES, BELLES-LETTRES ET ARTS DE LYON. —
Séance du 6 mars 1894. — Présidence de M. Valson. — Par
exception, cette séance a lieu dans les Salons de Casati, à cause des
projections à la lumière électrique, qu'exige la communication que
doit faire M. Lumière. Ce dernier fait d'abord un exposé de la décou-
verte de la photographie des couleurs, par M. Lipmann, considérable-
ment perfectionnée par lui et son frère. Le principe sur lequel est
basée cette découverte, est le suivant : quand un rayon de lumière
tombe sur un miroir, il est réfkhi, comme on le sait, de telle sorte,
que l'angle de réflexion est égal à l'angle d'incidence. Et cette réflexion
donne naissance à des plans brillants séparés par des espaces obscurs,
déterminés par la couleur de l'onde lumineuse primitive. Or, c'est
la trace de ces plans brillants que M. Lipmann eut l'idée de fixer
dans une couche sensible photographique. L'orateur décrit ensuite
les procédés techniques employés par l'inventeur. Le défaut de sensibi-
lité des sels d'argent rendit d'abord difficiles les radiations rouges,
jaunes ou vertes. En outre, la transparence des couches sensibles
engendrait une difficulté qui n'était pas moindre. Or, c'est à ces deux
points que se sont attachés MM. Lumière. Ils ont obtenu d'abord
régulièrement des couches d'une transparence complète, au moyen d'un
procédé, décrit par l'orateur. Après avoir obtenu la sensibilisation de
la couche aux diverses radiations, ils sont parvenus, après des essais
fort nombreux, et au moyen des effets des diverses matières colorantes,
à réaliser un isochromatisme suffisant pour obtenir les images colo-
riées que l'orateur va faire passer sur les yeux de l'Académie. Il ajoute,
en terminant, que ces images ne sont pas établies simplement sur