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                   ET LA BATAILLE DE BRIGNAIS                         265

aucun renseignement qui pût nous être de quelque utilité.
Il paraît avoir été écrit avec une grande légèreté et dans le
seul but d'insister sur l'importance de la bataille. L'itiné-
raire suivi par l'armée royale au sortir de Lyon n'est même
pas exactement indiqué, puisqu'il fait passer la même route
à la fois parChaponost et par Saint-Genis-Laval! ! Il semble
admettre aussi que la bataille fut livrée au pied des deux
collines situées au nord de Brignais, ce qui est impossible,
la cavalerie ne pouvant manœuvrer sur un terrain aussi
accidenté : comme plusieurs, il croit qu'elle s'est terminée
près de la ferme des Saignes, où l'on a trouvé, en labourant,
des débris d'armures et des fers de lances.
    M. Allut, sans contredit le plus compétent des trois, a
rédigé son travail dans le voisinage de Brignais, où était
sa maison de campagne. Il a comparé sur les lieux les
récits de Froissart et de Villani, son historien de prédi-
lection. Durant plusieurs années, il a étudié minutieuse-
ment les contours et les ondulations de terrain. Ancien
officier dans l'armée française, M. Allut avait fait en 1823,
la campagne d'Espagne, ce qui le rendait doublement
compétent pour juger une question d'archéologie militaire.
Esprit sérieux et historien très précis, M. Allut ne pouvait
faire autrement que de se défier de Froissart, souvent
coupable d'inexactitudes, et peu soucieux dans ses descrip-
tions pittoresques, des dates précises sur lesquelles repose
l'histoire. Sans vouloir trop prendre sa défense contre les
juges compétents qui l'ont accusé, nous croyons que
dans le cas présent, son récit renferme un fond de vérité
beaucoup plus sérieux que ne le croit M. Allut, malgré les
quelques détails puérils qui s'y trouvent consignés (14).


  (14) L'abbé A. Mellier, dans un travail publié peu de mois après lelivre