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258 GUY DE CHAULIAC tiers (9). Nous trouvons signalées, dans l'une comme dans l'autre, la même imprudence du côté de l'armée royale, la même sagesse, le même sang-froid du côté de ses adver- saires. Quant au témoignage de Villani, nous ne saurions en cela, d'accord avec M. Cherest, lui accorder la même valeur que M. Allut (10). Il est évident que le chroni- queur Florentin parle seulement d'après des récits de seconde main. Avec son orgueil national habituel, il insiste tout particulièrement sur le rôle joué par ses compa- triotes, qui certainement n'étaient pas aussi nombreux dans les Grandes Compagnies qu'il veut bien le dire. De plus, des documents de la plus grande valeur récemment publiés prouvent que le petit Meschin, qui suivant Villani commandait ces Italiens, n'était qu'un simple chet de bande, comme huit ou dix autres de ses collègues à Brignais, et qu'il ne doit en aucune façon être considéré comme le stra- tégiste habile qui exécuta le mouvement tournant décisif. En présence de telles divergences, j'ai pensé qu'il était indispensable de reprendre l'étude de cet intéressant pro- blème d'histoire locale et conformément à la méthode suivie par les critiques et les historiens de nos jours, je suis allé plusieurs fois sur les lieux pour me rendre compte de la manière dont les choses s'étaient passées. Parmi les écrivains qui avant moi se sont occupés du même sujet, trois seulement ont eu l'idée de recourir à ce mode d'information pourtant si simple, et deux seu- (9) V Archiprêtre. — Episodes de la-guerre de Cent ans au XIV* siècle, par Aimé Cherest. — Paris, Ciaudin, 1879. Ch. vr, p. 156. VArchi- prêtre à la bataille de Brignais (1362). (10) Idem, Ibidem ; p. 206-207.