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ET LA BATAILLE DE BRIGNAIS 255 nombreux détails sur l'histoire des Grandes Compagnies, en même temps qu'un récit sommaire de la bataille devant Brignais, sans indiquer les sources auxquelles l'auteur a puisé ses renseignements, ni fournir le nom des témoins qui les lui avaient procurés. Nous discuterons plus loin la valeur de son témoignage. Nous citerons en troisième lieu comme document con- temporain le Thalamus Parvus de Montpellier, vieille chro- nique écrite au jour le jour en guise d'éphémérides. Les principaux événements y sont consignés avec beaucoup de précision bien que sommairement : on est toutefois certain de la parfaite authenticité du récit. Le Petit Thalamus fut rédigé en langue romane de 1088 à 1502 et depuis en français, jusqu'en 1774, époque à laquelle il fut inter- rompu après avoir été continué sans lacune pendant près de 700 ans (6). En se basant sur l'étude des textes comme sur la topo- graphie des lieux, M. Allut croit devoir contester la véracité du récit de Froissart. Suivant son habitude le grand anna- liste flamand donne un tableau très imagé et très vivant de la bataille. Comme à Crécy et à Poitiers, l'armée française vint attaquer sans s'être convenablement éclairée, l'ennemi solidement retranché sur une colline boisée au devant de Brignais (7). Les Routiers y avaient mis en évidence leurs (6) Le Petit Thalamus a été publié, pour la première fois, dans le tome Ier des Mémoires de la Société archéologique de Montpellier. Montpellier, 1840, in-4 0 . (7) J. Froissart (Chronique de J.), édition de la Société de l'His- toire de France, par Siméon Luce. — Paris, 1876. La description de la bataille de Brignais se trouve dans le tome VI, pages 65 à 69, les variantes, p. 256 et suivantes. Nous ne croyons pas devoir la repro- duire ici in extenso. — Voir aussi G. Guigue, lac. laud. p. 69.