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248 L'INDUSTRIE DE LA SOIE Nous avons trouvé dans un article de compte de 1387 ce détail que le siège d'une chaière (chaise) de Charles VI était recouvert de velours bleu tissé sur fil oysel. Cette fila- ture existait certainement au xvic et au xvne siècle dans dans le Languedoc. Son perfectionnement n'a réelle- ment commencé que quand la fabrique de foulards s'est développée, et les fabricants lyonnais ont été les premiers inspirateurs de progrès sans lesquels l'emploi de ces fils n'aurait pu être aussi étendu. On file encore les déchets de soie à la main en Espagne, en Chine, au Japon, dans l'Inde et en Perse. On les file à la mécanique dans presque tous les pays de l'Europe, et particulièrement en Angleterre, en Suisse et en France. On estime que cette industrie possède en France un matériel de 130,000 broches de filature et de retordage, qui représente un capital de 35 millions. Elle produit de 1,200,000 à 1,500,000 kilog. de fils, le produit variant à raison de la finesse des numéros des fils et du retordage (14). Elle exporte environ 250,000 kilog. de fils en écru, et le complément qui est nécessaire à notre consommation est fourni par la Suisse et l'Angle- terre. C'est une de nos industries lès mieux constituées. Elle est dotée de tous les perfectionnements qu'exige sa compétition constante avec les filatures anglaises et suisses et fait grand honneur autant à l'habileté de nos constructeurs de métiers qu'à l'expérience consommée de nos filateurs quant à la mise en valeur des déchets de soie. (14) D'après les renseignements de notre collègue M. P. Raffard.