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220                L'INDUSTRIE DE LA SOIE

lions en 1893 (1). Cette différence de 500 millions ne
donne peut-être pas l'exacte mesure du trouble produit
par l'évolution accomplie, car, d'une part, il est possible
que l'état présent des choses ne doive pas être consi-
déré comme l'expression définitive de notre pouvoir
producteur, et, d'autre part, des événements de plus
d'une sorte, pour la plupart étrangers à la réforme des
lois de douane, ont aggravé la crise.
   L'industrie de la soie n'a sujet d'avoir quelque inquié-
tude que parce qu'elle peut craindre de ne pas trouver
accessible au dedans et surtout au dehors un pouvoir
de consommation aussi grand que le comportent son
propre pouvoir de production et la supériorité qu'elle
retient dans les Å“uvres du travail.
   Au milieu des agitations qui ont accompagné la discus-
sion des règles du régime économique que la France
s'est imposé récemment, au cours des embarras et des
hésitations inséparables de l'institution d'une politique
commerciale nouvelle, il a été présenté sur la situation
de l'industrie de la soie des aperçus si divers qu'il en
est résulté des incertitudes dans l'esprit public. Il convient
dès lors, au commencement de cette période, d'exposer à
grands traits quelle est encore aujourd'hui cette grande
industrie dont le véritable centre est à Lyon, d'où elle est
sortie, comment elle s'est formée et où elle tend. Ses
progrès ont pris naissance, se sont accomplis, se sont
renouvelés dans cette ville, où ses principaux moyens
d'action sont concentrés et où tant d'énergies indivi-
duelles se sont affirmées.


   (1) Le mouvement commercial de ces deux années a été établi avec
les valeurs de douane de 1892.