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                   SA VIE ET SES Å’UVRES                    207

 de omni re scibili et de quibusdam aliis. L'actualité était
 sacrifiée, mais le lecteur ne perdait rien à le suivre dans
 ces digressions et dans ces boutades toujours spirituelles
 et de bon aloi. Cette œuvre considérable, commencée
 en décembre 1848, se continua jusqu'en 1885. Elle est
indispensable à consulter pour connaître l'histoire de la
peinture et des peintres lyonnais, parmi lesquels brillaient
alors Bonnefont, Orcel, Flandrin, Janmot, Saint-Jean,
Biard, illustres prédécesseurs des maîtres que l'on admire
aujourd'hui.
   A noter, en passant, cette railleuse boutade : « Dans
les conditions où se trouve placée la Société des Amis des
Arts, il lui faut beaucoup de tableaux de petite dimension
et d'un prix peu élevé, afin d'avoir un plus grand nombre
de lots à offrir aux sociétaires; sans cela ils murmurent et se
retirent. A Lyon, l'esprit commercial se glisse partout. Il se
trouve des personnes, malheureusement, qui apportent
leur tribut à cette Société, non dans un but louable d'encou-
ragement pour les arts, mais dans le seul espoir d'obtenir,
moyennant cinquante francs par année, un tableau d'une
valeur bien plus élevée. C'est un placement comme un
autre, une manière économique de meubler son apparte-
ment. »
   Morel de Voleine considérait l'étude et la pratique des
beaux-arts comme une distraction et un délassement. Son
esprit sérieux le porta, de bonne heure, à consacrer à
l'histoire ses précieuses qualités d'érudit et de travailleur.
Enfant de Lyon, il s'appliqua à faire revivre le passé de la
mère patrie, dans ses phases les plus diverses, dans ses
détails les plus oubliés. L'école documentaire le compte
parmi ses premiers et ses plus fervents disciples, car il ne
cherchait point à dissimuler la p.auvreté des arguments par