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                    SA VIE ET SES Å’UVRES                    203

 réunions qui lui sont consacrées, il faut citer, comme une
 des plus remarquables, celle du comte Henry de Chaponay.
 Là, avec des artistes tels que Baumann, Georges Hainl,
 Resch et Waldteufel, on n'a pas à craindre une exécution
 incorrecte ou inintelligente. » Morel de Voleine assistait
 régulièrement à ces séances et se plaisait à y remplacer, au
 pied levé, l'artiste oublieux ou empêché ; son alto à la main,
il prenait place au pupitre où il savait se faire apprécier, non
 moins que dans les causeries spirituelles et savantes qui les
 complétaient gaiement.
    Il avait voué une sympathique admiration aux célèbres
virtuoses, les sœurs Milanollo. « Cet accord de deux talents
si complets chacun et si distincts ne se retrouvera pas de
longtemps; c'est un degré inouï de perfection auquel un
 artiste isolé ne peut atteindre : deux natures opposées unies
par une fraternelle association. Maria est un prodige, Térésa
est plus que cela, c'est une artiste qui comprend et fait
comprendre le beau idéal de son art. »
   Il était particulièrement lié avec MIle Térésa, devenue
plus tard Mme Parmentier; cette dernière ne manquait
jamais, en traversant Lyon, de lui rendre visite, et ne
dédaignait point, en souvenir des temps passés, de pro-
mener ses doigts sur les cordes du violon de son vieil ami.
   Lyon est une ville où les concerts ont d'autant plus de
succès que le théâtre est moins fréquenté par une certaine
partie de la société, dont Morel de Voleine partageait les
idées et les goûts. Non content du rôle d'auditeur attentif
et convaincu, de 1847 aux dernières années de sa vie, il
rendit régulièrement compte des divers événements musi-
caux delà saison, dans des feuilletons, nombreux et toujours
appréciés, où la finesse de son esprit rendait accessibles à
tous, les hauteurs les plus ardues de la science et de l'art.