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ET LA BATAILLE DE BRIGNAIS 163 la savante Faculté est fière d'avoir eu un tel disciple, elle ne peut se flatter de pouvoir le compter parmi ses membres. Guy de Chauliac ne fut jamais professeur. Il préféra se livrer librement à la pratique de son art dans les grandes villes du Royaume auprès des personnages les plus haut placés et des malheureux également. C'est ainsi que nous le voyons tour à tour médecin ou archiâtre des papes Clément VI, Innocent VI et Urbain V, alors installés à Avignon (2). En 1348 il assista à la grande peste dite peste noire, montra beaucoup de courage et faillit succomber à la contagion. Après avoir pratiqué son art avec un immense succès pendant de longues années, il composa vers 1363, l'ouvrage célèbre connu sous le nom de Grande Chirurgie et qui est l'œuvre capitale de sa vie. Nous n'avons pas à apprécier ici ce livre et encore aujourd'hui les érudits ne sont pas les seuls à en proclamer la valeur. Par un jeu de mots comme on les aimait jadis, il servit de guide ou guidon à toutes les générations médicales jusqu'à la fin du xvn e siècle, et même plus tard il sera encore consulté avec profit, malgré les immenses progrès réalisés par l'Académie Royale de Chirurgie. Un dernier détail, qui montre bien quelle fut l'influence de Guy de Chauliac dans les Écoles, mérite d'être signalé à (2) G. Marini. Degli Archiatri pontifia. Roma, Pagiiarini, 1784, in-40. Dans les manuscrits relatifs à la chirurgie on rencontre de nombreuses variantes de son nom : Guido de Cauliaco, Guigo de Chaulhaco, Guigoni de Cauliaco, Guido Chaullia, Guidon Chaulia ou de Caliaco. A Lyon, on trouve dans des documents de la même époque, à côté du sieur Guido de Cauliaco, les noms de Guido Cailly, Calli, CailH ; la lecture des pièces et les dates prouvent qu'il ne s'agit pas de lui. — Cf. Grand Cartulaire de l'abbaye d'Ainay, publié par MM. de Charpin-Feugerolles et Guigue, Lyon, 1885. Voir la table.