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i56 HYMNE AU CIEL
Ciel abhorré des cœurs aigris ;
Et qui, demeurant sourd aux cris
Des sombres haines,
Luis sur VApostat blêmissant
Qui te jette, en mourant, le sang
Noir de ses veines.
O grand Ciel, Ciel immaculé
Restant toujours inviolé
Par les nuages,
Inaltérablement serein
Et jamais terni par Tairain
Des forts orages;
Ah ! ce n'est point pour ta splendeur,
Pour ton écrasante grandeur,
Ciel ! que je t'aime,
Ni parce qu'en te contemplant,
Je suis en face d'un troublant
Et froid problème.
Mais c'est parce que tu souris,
Que d'enthousiasme je suis pris ;
Ton allégresse
Entre en moi mieux que l'air léger
Et je sens mon front s'alléger
A ta caresse.
Ton immensité, vaste Ciel,
Est faite d'immatériel ;
L'Angoisse austère,
Sous ta coupole de saphir
S'évapore comme au zéphyr
Sèche la terre.