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                  UN COIN DU VIEUX LYON                     129

 les cours du sculpteur Pierre Julien, ami de son père,
 élève de Michel Perrache et de Guillaume II Coustou, qui
 lui inspira le goût des études classiques, puis entra dans
 l'atelier de Dejoux. Sous la direction de ce maître habile à
découvrir et à développer le talent, il fit des progrès rapides.
    En 1789, Lemot concourut pour le grand prix de sculp-
ture à l'Académie des Beaux-Arts et le gagna. Il n'avait
pas encore dix-huit ans. Le sujet du concours était : Le
Jugement de Salomon. En 1790, il se mit en route pour
Rome où pendant trois ans, il étudia l'antiquité dans ses
chefs-d'œuvre. Ses ouvrages en portent des traces indé-
niables. A Rome, il se lia d'amitié avec le sculpteur
lyonnais, Joseph Chinard, élève de Barthélémy Biaise,
qui, en 178e, avait remporté à Rome le grand prix de
sculpture de l'Académie de Saint-Luc, honneur qu'aucun
Français n'avait encore obtenu. Le sujet de ce prix :
Persée délivrant Andromède, admirable groupe enterre cuite,
est au Musée de Lyon. La Bibliothèque de Lyon (fonds
Charavay) possède une lettre de Lemot à Chinard.
   Les mauvais traitements dont les Français furent l'objet
à Rome, en janvier 1793, l'assassinat de Hugon de Basse-
ville, ambassadeur de la République française, forcèrent
Lemot et ses camarades à chercher un refuge, d'abord à
Naples, ensuite à Florence. De retour à Paris, en 1793, il
s'engagea dans l'armée que le général Pichegru comman-
dait sur le Rhin. Il allait prendre part à la lutte généreuse
de la France contre l'étranger, lorsqu'il reçut l'ordre (1795)
de se rendre à Paris pour coopérer à l'exécution d'une statue
colossale représentant le Peuple français sous les traits
d'Hercule. Lemot fournit un projet, mais ce projet, quoique
adopté par le jury, ne fut pas exécuté. L'entreprise était
coûteuse et les fonds manquaient.