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« LOUISE » IOI — J'aurai, près de l'amie à jamais reconquise, La douceur de calmer un être qui souffrit. — J'aurai son âme haute et sa tendresse exquise, Et son cher mal ancien que mon baiser guérit. — J'aurai la bouche pure où son souffle s'exhale, Plus tiède et parfumé que l'haleine des bois. — J'aurai la volupté de voir l'ami, tout pâle, Oublier, sur mon cœur tout le reste à la fois. — Il me semble à présent, que je commence à naître, Ce cœur nouveau qui bat dans ma chair, c'est le sien. — Je lui fais, à jamais, le don de tout mon être ! Qu'il le prenne, ce corps, cette âme, c'est son bien. — Le désert disparaît, quand l'oasis se montre, De ce que j'ai souffert, rien ne reste aujourd'hui. — Les yeux clos de pudeur, je vais à la rencontre De l'inconnu divin qui me viendra par lui. — Que ne puis-je mourir sur sa gorge qui tremble ! — Dans ses bras frissonnants comme j'expirerai ! Et mêlés pour toujours, ils savourent ensemble La grande poésie humaine : un amour vrai. III Telle est, brièvement résumée, l'intrigue charmante du roman lyrique de M. Fuster. J'en ai multiplié à dessein les citations, estimant que la critique ne doit pas être un pré- texte à émission d'idées personnelles, au détriment de l'ana- lyse de l'ouvrage examiné. A quoi bon, en effet, rendre