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                            « LOUISE »                          97

amoureux. Entrée à l'improviste dans la chambre du malade,
elle a lu sur les traits de Louise et dans ses yeux, le secret
que celle-ci croyait impénétrable. Ivre de joie et de ven-
geance, la gringalette avertit Pierre de la trahison de celle
qu'il aime. Le brave garçon impose silence à Marie, qu'il ne
veut pas croire ; il la repousse durement et pénètre à son
tour dans la chambre du malade. Celui-ci a eu une rechute,
et son état est des plus graves. Louise, affolée de douleur
et d'angoisse, regarde à peine Pierre, et répond brièvement
à ses paroles.

    Et Pierre à qui Louise a fait un signe à peine,
    Reprend l'étroit chemin qui va vers les forêts !
    Il connaît maintenant, il devine à peu près
              Le sens de la douleur humaine :
    Attendre, pardonner et tenir ses bras prêts.
    Quand parfois en son cœur, l'orage se déchaîne,
    Les conseils apaisants tombent des sapins frais.

              Cet amour que rien ne le lasse !
    La douleur fait du mal, beaucoup, — mais le temps passe :
    Qui ne le brusque point, qui le laisse venir,
    Un jour, sans l'aider même, en doit tout obtenir,
              Même la tendresse perdue,
    Que jamais on ne put, de force, apprivoiser
    Et que le temps, un jour, à l'heure inattendue,
    Fait s'exhaler vers vous sur l'aile d'un baiser.


   Le malade pourtant guérit de sa rechute. Cette fois la
convalescence marche grand train et ne subit plus d'accrocs.
Les deux amoureux se laissent aller à échanger des serments
d'amour. Et Louise, toujours enthousiaste, jure au jeune
homme qu'elle sera à lui.
   Mais que dure le bonheur ici-bas? Un matin, une lettre
rappelle brusquement le convalescent à Paris. Louise est
   N" 2, — Février 1894.                                    7