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                      ET LES BÉNÉDICTINS                         85

sa vie dans sa soixante-treizième année, le 13 décembre
1789, bien loin de son pays natal: Narbonne avait été son
berceau, Utrecht eut ses cendres.
   Le dépôt qu'il avait remisàDom Patert (15) a passé avec
tout le fonds de Saint-Germain-des-Prés à la Bibliothèque
nationale, il renferme des pièces originales, bulles du
pape, brevets du roi, lettres-patentes du Parlement, munies
encore de leurs sceaux, relatives à l'histoire du couvent de
Port-Royal; le document le plus ancien est un acte de visite
faite par l'abbé général de Citeaux en 1504, Dom Royer;
on y a rassemblé tout ce qui concerne la translation du
monastère des Champs au faubourg Saint-Jacques en 1615,
les lettres de la Reine-Mère se déclarant fondatrice, le bref
du pape Urbain VIII qui exempte les religieuses de la juri-
diction de Citeaux et les soumet à l'archevêque de Paris, la
permission d'user du bréviaire romain, la lettre par laquelle
Louis XIII se démet du droit de nomination de l'abbesse, etc.
la collection intéressante de tout ce qui concerne la nomi-
nation à la coadjutorerie de l'abbaye d'abord de Jacqueline
Arnauld, ensuite de sa sœur Angélique qui lui fut substituée
et sa prise de possession le 10 avril 1602. La lettre du
cardinal d'Ossat est relative aux négociations de cette affaire
avec la Cour romaine, elle est adressée à M. Marion, con-
seiller d'État et grand-père de la postulante.
    Ces parchemins, dont quelques-uns avaient passé à l'état
de reliques, mais dont l'exode nous est complètement
inconnu, furent ajoutés à ce que les moines possédaient
 d'originaux sur le jansénisme, ses annales et ses principaux


  (15) Jean-Samson Patert, de Compiègne, né en 1719, profès de Saint-
Faron de Meaux, le 27 octobre 1737, était encore à Saint-Germain-des-
Prés, en 1790, à la suppression des ordres religieux.