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ET LES BÉNÉDICTINS 8l persuadé que s'il pouvait revivre un moment, il en rougirait et qu'il supplierait Sa Majesté de ne pas imprimer à sa mémoire cette tache qu'un Voltaire succède à un cardinal de Fleury. « Pardonnez, Monseigneur, la liberté que je prends de vous entretenir sur une matière si délicate, c'est mon zèle pour la gloire et le salut du roi notre maître, pour la mémoire de Mgr le cardinal Fleury, mon bienfaiteur, pour l'honneur de Dieu et pour l'intérêt de la Religion qui m'a pressé de vous instruire de ce qu'on dit et de ce que je pense moi-même, persuadé que si vous voyez jour à faire le bien vous le ferez et que s'il n'est pas prudent de le tenter, du moins vous ne me saurez point mauvais gré de vous avoir confié mes réflexions et mes pensées. « J'ai l'honneur d'être, etc. ( u ) . » Ces remontrances eurent leur effet, Louis XV ne pesa pas sur la liberté des votes et Mgr de Mirepoix, membre de la Compagnie, eut assez d'ascendant sur ses collègues pour qu'après cinq scrutins fort disputés, les voix aient fini par aller à Mgr de Luynes, alors évêque de Bayeux et réservé à l'archevêché de Sens et au chapeau rouge. Voltaire ne se découragea pas de ce second échec, trois ans après il finit par forcer les portes et succéda au président Bouhier. Toutefois il serait injuste de supposer à Dom Lataste un dédain outré des belles-lettres; pour terminer ce que nous avons recueilli sur ses relations, voici un élégant billet qui nous révèle ses visites dans le salon d'une femme célèbre, Mme de Tencin dont l'esprit étonnait Fontenelle et déridait (n) Ces deux lettres appartiennent au Fonds Franc. 19667. K w 2. — Février 1894.